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ANECDOTES
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5 - Virés du bus en pleine montagne (Sichuan, Chine) Dans certaines régions de Chine, se déplacer est très facile : les bus sont fréquents, pas cher, vont partout, les chauffeurs sont honnêtes et les routes sont à peu près correctes. Par contre, dans les régions montagneuses de l'Ouest du Sichuan, il n'y a parfois que un seul bus par jour, qui part à 5 h 30 le matin et qui ensuite a une crevaison ou tombe en panne sur les routes de terre et caillasse. Un autre cas s'est présenté : il y a bien des bus, mais ils sont pleins où refusent de prendre du monde en route. Ainsi, dans un patelin, les bus passaient devant nous sans s'arrêter. J'étais en compagnie d'Evelyne et on allait 50 km plus loin pour visiter un monastère tibétain. Finalement, un bus nous a pris, mais une fois partis ... "Yi-bai, yi-bai" gueule le chauffeur en montrant un billet de 100 Yuans (~100 F). Cas flagrant d'arnaque, pour 50 km on estime devoir payer à deux maximum 50 Yuans. Je commence donc à négocier avec le type qui vend les tickets dans le bus. Je lui montre des tickets de bus de précédents trajets en comparant la distance et le prix. Il fait un signe de la main signifiant qu'il y a un col à passer. Je lui trouve un autre ticket sur un trajet en montagne aussi, je lui montre une carte. Rien à faire. Ils menacent de nous faire descendre si on ne paie pas. Je lui fait comprendre qu'on veut un reçu, un ticket avec tous les détails du lieu de départ, d'arrivée et le prix. Avec les chinois, il ne faut jamais s'énerver, sinon c'est foutu, on a perdu. Il rempli un ticket mais il écrit 20 Yuans et m'en donne 4 autres non-remplis, ce qui confirme l'arnaque. Je présente 20 Yuans, il répète "Yi-bai, yi-bai" et les gens dans le bus prennent son parti. Je lui dis d'écrire 100 Yuans sur le ticket, il râle en secouant les 4 autres tickets vides devant moi. Pendant ce temps, le bus roulait, mais le chauffeur commençait à s'énerver, sentant bien que les kilomètres défilaient et qu'on ne payait pas. Nous avons déjà parcouru 20 ou 30 km, soit presque la moitié du trajet, et nous sommes en montagne, en chemin vers un col à 4000 m. Finalement le chauffeur arrête brusquement le bus, ouvre la porte et tape du pied dans un de nos sacs, le faisant tomber dehors, et nous gueule dessus de descendre. On sort et le bus repart dans un nuage de poussière. On se retrouve donc au milieu de nulle part, sur une petite route de montagne. Il y a quand même un peu de circulation et on se met donc à faire du stop. Un ou deux autres bus et quelques voitures passent. Une s'arrête. C'est une vieille grosse voiture, mais elle est au complet (une famille de tibétains), ils sont déjà 4 à l'arrière. Un peu plus tard, un policier chinois s'arrête. Il ne parle pas anglais et doit bien se demander ce qu'on fait là. Sa jeep est pleine de cartons sur le siège arrière mais il accepte de nous prendre et on se serre à l'avant. Au col nous revoyons la voiture de la famille de tibétains, le capot ouvert, en panne ? En arrivant à notre destination, le policier nous dépose devant le seul petit hôtel bien minable et nous serre la main avant de repartir. On aura fait le trajet pour rien au lieu de se faire arnaquer. Il nous reste assez de temps avant la nuit pour aller visiter le monastère, à une douzaine de kilomètres de là. On se met en tête, tenant compte de deux heures sur place, de payer maximum 50 Yuans à deux pour un taxi. Le type, un tibétain, propose 30 Yuans, parfait. Il l'écrit sur mon calepin. Son taxi est pourri, il fait un bruit de ferraille, la vitre tombe à moitié dans la portière et il n'arrive pas à monter la côte vers le monastère. Nous visitons les temples, très bien accueillis par les moines. Nous retrouvons notre chauffeur de taxi à l'heure convenue, et je lui tends 30 Yuans à notre retour. Il sourit d'un air gêné, sans les prendre et il dit "mei-yuan". En chinois "mei-guo" veut dire Etats-Unis, et "mei-yuan" veut donc dire US dollar. 30 dollars pour ce petit trajet, bien essayé mon gars ! Evidemment, on prétend ne pas comprendre, mais je sais aussi que "mei" tout seul veut dire beauté (voir note). Donc je lui montre dans le dictionnaire "mei = beauté", et je lui tends mes 30 Yuans en dépliant les coins et en changeant un des billets un peu froissé pour un autre tout neuf. "Mei yuan, des beaux yuans" je lui dis. Il sourit, et nous fait comprendre qu'il va nous amener à quelqu'un qui parle anglais. Par l'intermédiaire de cette personne, et après un quart d'heure de négociations en gardant son calme, on lui a fait descendre son prix ridicule de 30 US Dollars (240 Yuans) à 50 Yuans, ce qu'on avait en tête. Il voulait simplement réparer son taxi pourri grâce à nous. Au moins il ne s'est pas énervé. On ne l'a pas volé pour autant car il proposait même de nous ramener à l'hôtel ou au restaurant. Sans rancune. Note : les Etats-Unis se traduisent donc littéralement en chinois "pays de la beauté". La France se traduit "pays de la loi" et l'Allemagne "pays de la vertu". |
Anecdote suivante : 6 - Le chauffeur de bus qui a voulu nous gruger (Yining, Xinjiang, Chine)
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