Si il y a un pays où acheter un ticket de train ou une réservation n'est pas
facile et est très lent, c'est bien la Russie. En plus de la date, les
gares de départ et d'arrivée, l'employé(e) doit entrer à l'ordinateur
des détails tel que le nom (écrit en cyrillique sur le visa), les numéros
du passeport et du visa, le tout séparé par des espaces et certains
caractères. Il n'y a pas de logiciels avec simplement une case pour
chaque donnée. Un seul guichet sert les étrangers, avec ses propres
horaires, et un(e) employé(e) qui ne parle pas nécessairement l'anglais.
Heureusement, je connais un tout petit peu de russe, ce qui a été bien
pratique. A Moscou, j'avais acheté un ticket Moscou-Beijing
avec
l'aide d'un ami russe et j'achetais ensuite les réservations pour chaque
étape, au fur et à mesure. Ceci s'avéra un peu inhabituel. A Krasnoyarsk,
j'ai eu un bel exemple des situations auxquelles les russes font face
tous les jours.
Je voulais acheter une réservation pour une couchette dans le train de nuit
vers Irkoutsk. A la gare, je ne pouvais pas trouver cette "mezhdunarodna
kassa", le guichet international, donc j'ai demandé au guichet
d'information. Après avoir regardé mon ticket, l'employée m'a répondu
"nyet, nye mozhno" (non, pas possible) et me rendait mon ticket.
J'ai insisté et elle m'a renvoyé à la "kassa", le guichet
normal, ou j'ai fait la queue. Bien entendu, ce guichet ne sert pas
les étrangers, et on m'a renvoyé encore une fois ailleurs, cette fois
dans un autre bâtiment situé en ville. Une fois là-bas, je me suis mis
dans la file devant le seul guichet ouvert. Il n'y avait que quelques
personnes devant moi, mais il fallait 10 minutes pour chaque (si c'était
ainsi en Chine, je serais toujours à Beijing ou a Xi'an). En plus, il
y a eu une coupure de courant d'une bonne demi-heure, et bien sûr tout
s'est arrêté, les russes se sont assis et ont attendu patiemment. Quand
l'électricité est revenue, la queue s'est reformée, et quand mon tour
est arrivé, j'ai été dirigé vers la fenêtre d'à côté, la fameuse "mezhdunarodna
kassa", qui était fermée. Les horaires n'étant pas affichés, je
demandais à côté quand çà ouvre, réponse "syeychas" (immédiatement).
Après encore 10 minutes, une dame un peu grincheuse arrive, et encore
une fois, après avoir regardé mon ticket : "nyet, nye mozhno"
(non, pas possible). J'insiste, elle insiste, j'insiste, elle téléphone,
et finalement commence à taper à l'ordinateur les numéros de visa et
de passeport. Et enfin, j'avais ma réservation, mais il avait fallu
au total une heure et demi.
A Irkoutsk, l'employée parlait anglais et c'est allé très vite. Par contre,
à Oulan-Oudé, l'ordinateur répondait tout le temps "0 - NYET"
après que tout ait été rentré au clavier. La personne au guichet a fini
par appeler un collègue, ils ont regardé dans un manuel, vérifié les
espaces et les caractères à l'écran, puis téléphoné à quelqu'un et finalement
on m'a dit de revenir le lendemain. Le problème était du à ce que le
train n'avait pas encore quitté sa gare de départ. Je revenais donc
le lendemain, en compagnie d'une dame bouryate rencontrée dans le bus
en revenant d'un temple bouddhiste (les bouryates sont un peuple apparenté
aux mongols). La dame à la gare m'a reconnu tout de suite et ma réservation
a été faite rapidement.
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