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        Quitter un pays pour un autre est toujours un peu spécial, pas seulement à 
          cause de l'arrivée dans un nouveau pays, mais plutôt à cause des procédures 
          à la frontière même. Le passage de Russie en Mongolie vaut quelques 
          mots à ce sujet... 
        A un trop matinal 5 heures du matin, le train quittait Oulan-Oudé pour Naoushki, 
          passant dans la steppe nombre d'usines abandonnées suite à la chute 
          de l'URSS et la fin abrupte du commerce avec la Mongolie. Une pancarte 
          sur la voie indiquait Moscou à 5850 km dans l'autre sens. On arrivait 
          à la gare de frontière vers midi, une petite ville, une gare minuscule, 
          rien de plus, on allait passer toute l'après-midi, heureusement ensoleillée 
          et agréable. Rien de se passait pendant des heures, sauf que le train 
          était réduit uniquement à un wagon, le nôtre, qui restait seul sur le 
          quai. Pendant ce temps, des Mongols ou des Bouryates (peuple apparenté 
          aux Mongols, vivant en Russie) étaient affairés à charger boîte après 
          boîte dans leur compartiment. J'ai rencontré deux anglais qui allaient 
          rentrer à Londres en avion depuis Oulan-Bator. Ils venaient de passer 
          5 mois en canoë de la Mongolie à la Russie puis le long du fleuve Amour 
          jusque l'océan. Ils ont eu a glisser leurs canoës dans le couloir du 
          train puisque le wagon bagage ne continuait pas après la frontière. 
          Un russe qui travaillait à la gare était venu discuter, me demandait 
          des pièces de monnaie françaises pour sa "collektsia" (collection). 
          N'en ayant pas, je lui donnais de la monnaie d'Estonie, qu'il n'avait 
          jamais vue. Bien content, il me donnait quelques roubles en retour. 
        Enfin, vers 17 heures, il y avait du mouvement : les douaniers faisaient leur 
          apparition et on nous disait de retourner à nos compartiments.  
        A toutes les frontières que j'ai passées, les sacs des voyageurs étrangers 
          sont rarement vérifiés puisque les touristes ne transportent pas de 
          marchandise qu'ils iraient revendre de l'autre côté. Ici aussi, les 
          douaniers n'ont que rapidement regardé nos sacs sans les ouvrir, alors 
          qu'ils ont tout déballé les boîtes que les Mongols avaient entassées 
          dans leurs compartiments. Les Mongols ou Bouryates, comme normalement 
          en Asie, restaient calmes, alors que les douaniers russes parlaient 
          fort sur un ton dur. Ensuite, toutes les boîtes, étaient jetées dans 
          le couloir, une par une, ouverte. A l'intérieur, des éponges, des assiettes 
          en plastique, et d'autres trucs de cuisine. Bien sûr tout cela aurait 
          été revendu en Mongolie, sans taxes. Finalement toutes les boîtes se 
          sont retrouvées sur le quai en vrac et leurs propriétaires ne remontaient 
          pas dans le train.  
        Un peu plus tard, les gardes frontière arrivaient, demandaient que chacun 
          rejoigne son siège, et passaient vérifier et tamponner les passeports 
          et les visas. Dehors, d'autres gardes armés entouraient le wagon, alors 
          qu'une locomotive était raccrochée. Peu après le train partait, jusqu'au 
          poste frontière mongol, où on s'arrêtait brièvement pour le contrôle. 
          Le lendemain, on arrivait à Oulan-Bator, à un trop matinal 6 heures 
          du matin. 
voir les photos de Russie et les photos de Mongolie 
  
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